Dans l’industrie textile, le processus d’ennoblissement vise à préparer et améliorer la fibre ou l’étoffe entière. Préparer les tissus, les nettoyer ou ajouter des propriétés aux tissus techniques (teinture, ignifugation, traitement déperlant…). Le matériau subit un certain nombre d’apprêts à visée esthétique ou technique. Les propriétés apportées par l’ennoblissement textile induisent toutefois un coût pour l’environnement. L’adjonction de produits chimiques, la forte consommation d’eau, entraînent un fort impact environnemental. Dans un contexte d’ennoblissement textile écoresponsable, l’industrie éponyme doit revoir ses méthodes. Quelles techniques l’industrie textile doit-elle adopter pour réduire son empreinte écologique ?
Les différents procédés chimiques ou mécaniques d’ennoblissement textile
La fibre ou le tissu tissé ne sont pas utilisés “tombés du métier”, c’est-à-dire bruts. Le tissu subit un traitement de préparation des fils (nettoyage des impuretés, blanchiment…) pour rendre la fibre prête à l’ennoblissement. La teinture et l’impression sont deux techniques majeures dans la valeur ajoutée aux tissus traités. La teinture imprègne la fibre en profondeur pour la rendre résistante aux lavages et à l’usure. L’impression textile s’effectue plus précisément afin d’obtenir un motif. Plusieurs techniques d’impression des tissus existent. L’impression rotative (le tissu passe sous des cylindres) ou l’impression numérique (le tissu est imprimé en quadrichromie en tons continus). Le tissu peut aussi faire l’objet d’apprêts mécaniques pour modifier sa texture. Il peut être froissé, velouté, gaufré à la demande.
L’ennoblissement textile, des traitements qui polluent l’environnement
L’industrie textile figure parmi les industries les plus polluantes au monde. Elle consomme de grandes quantités de ressources durant la phase d’ennoblissement des textiles, avec notamment, la teinture, l’impression, les apprêts.
L’impact environnemental des étapes de l’ennoblissement textile
Ce procédé consomme de grandes quantités d’eau. Une étude du Parlement européen estime que chaque année, 79 millions de mètres cubes d’eau sont consommés par l’industrie de l’habillement. Le vêtement absorbe seulement 80 % de la teinture, le reste est rejeté durant le rinçage. D’autres traitements entrent dans des compositions aqueuses et visent notamment à rendre le textile étanche par imprégnation ou enduction. Les colorants synthétiques contiennent des métaux lourds, du formaldéhyde, des phtalates. Même si les résidus doivent obligatoirement être traités, leur impact environnemental est un véritable désastre écologique.
L’ennoblissement textile peut-il faire preuve d’innovations tout en restant écoresponsable ?
De nouvelles technologies devraient impacter l’industrie de l’ennoblissement : teinture par CO2, micro-encapsulation, nanotechnologies… Mais elles restent des techniques futuristes. Avec des encres à base d’eau, l’impression numérique est l’une des techniques les plus écologiques. La qualité d’impression est optimale sur les fibres naturelles comme le lin ou le coton. C’est un marché porteur qui répond à une demande croissante de produits personnalisés.
Utiliser des fibres recyclées pour une industrie textile écoresponsable
Les fibres textiles naturelles ou synthétiques peuvent être recyclées. Les fibres naturelles comme le coton et la laine font l’objet de recyclage mécanique après tri par couleur. Les autres fibres sont recyclées chimiquement, ce qui implique l’usage de solvants. Le recyclage textile reste relativement confidentiel. La filière n’est, à ce jour, pas capable de traiter suffisamment de volume pour être économiquement viable.
Faut-il davantage de réglementation pour une industrie textile plus propre ?
La Loi anti-gaspillage pour une économie circulaire en France et le règlement européen REACH, obligent la filière textile à s’adapter. La première vise à mieux produire et mieux informer. La réglementation européenne bannit les substances cancérigènes dans les textiles au contact de la peau. Toutefois, sa portée reste limitée, car l’essentiel de la production textile mondiale provient de pays émergents, beaucoup moins regardants sur la toxicité des produits et les conditions de production.
Ainsi, la pollution textile reste essentiellement liée à la surconsommation due à la fast fashion ou mode jetable. Les techniques d’ennoblissement textile devront suivre des voies plus vertueuses pour garantir la non-toxicité des produits.